Le Dr Martine Perez revient dans Le Figaro sur les pilules œstro-progestatives, notant que « plusieurs études ont confirmé que les «deuxième génération» sont moins risquées ». La journaliste remarque ainsi : « Il n’y a aucune raison de continuer à prescrire des pilules de 3ème génération. Toutes les pilules œstro-progestatives augmentent légèrement le risque de thrombose veineuse. […] Mais le risque est 2 fois plus important pour celles dites de «troisième» et «quatrième» générations (qui ont comme progestatif le désogestrel, le gestodène, le norgestimate, la drospirénone…) que pour celles de deuxième génération (dont le progestatif est le lévonorgestrel ou le norgestrel) ».
Martine Perez ajoute que « les risques des pilules de 3ème génération ont commencé à être suspectés en 1995 » : « En décembre 1995, une série d’études publiées dans The Lancet révélait pour la première fois que [ces] pilules augmentaient le risque de souffrir d’une phlébite ou d’une embolie pulmonaire. Ainsi le risque est de 3,9 cas par an pour 100.000 femmes ne prenant pas la pilule, de 10,3 pour 100.000 pour celles prenant une «seconde génération» et de 21,3 avec la 3ème génération de pilule ».
« Très rapidement, les chercheurs comprennent que ces «troisième génération» augmentent la résistance au système anticoagulant naturel du sang, alors que celles de seconde génération n’entraînent un tel effet que partiellement », poursuit la journaliste. Martine Perez note toutefois que « les firmes pharmaceutiques qui commercialisant ces pilules de 3ème génération - plus onéreuses par que les «seconde génération» - ont commencé par nier ces résultats. Elles ont entrepris auprès des médecins prescripteurs et des associations de femmes des vastes opérations de marketing pour vanter les mérites de ces pilules qui selon elles ne feraient pas grossir, seraient mieux tolérées… Ce qui n’a jamais été démontré ».
La journaliste relève qu’« entre 2005 et 2012, plus d’une dizaine d’études ont confirmé le risque accru avec les «troisième génération». […] En France, ces «troisième génération» restent majoritairement prescrites, malgré l’évidence d’un risque accru et désormais clairement documenté. Elles seraient responsables de 10 à 30 décès par an dans notre pays ».
Martine Perez observe enfin qu’« il n’est pas possible de prédire quelles femmes souffriront de thrombose veineuse sous pilule, mais certains facteurs doivent alerter ». Le Pr Jacqueline Conard (expert en hématologie biologique) explique ainsi qu’« il est très important, avant toute prescription de pilules, de rechercher des facteurs de risques de thrombose veineuse, en particulier les antécédents personnels, les cas dans la famille ». « On sait aussi que l’association tabac et pilule est délétère. Par ailleurs, l’obésité et les voyages en avion sont des facteurs favorisant de thrombose majorés par la prise de pilules », continue Martine Perez.
Revue de presse rédigée par Laurent Frichet
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